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LA SERRE : un abri pour cultiver le talent émergent

23 mars 2016

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S’inscrivant dans la réflexion sur les nouveaux modèles de gestion, Jasmine Catudal et Vincent de Repentigny se sont donné comme mission de soutenir et encadrer les artistes émergents issus du théâtre, de la danse ou de la performance. Leur organisme, LA SERRE – arts vivants, est né l’an dernier et s’est récemment installé dans le Quartier des spectacles au Monument-National, carrefour des arts vivants de la métropole. Leur mandat? Donner des outils aux jeunes de la relève afin qu’ils brillent dans leur art ici et ailleurs.

Rencontre avec les deux cofondateurs de LA SERRE – arts vivants, Jasmine Catudal et Vincent de Repentigny.

Qu’est-ce que La Serre?

Jasmine Catudal : C’est un incubateur qui tend à améliorer les conditions d’exercice des créateurs émergents en arts vivants. Nous travaillons avec les artistes pour les amener à être plus forts, plus indépendants, plus aptes à créer des œuvres qui rayonneront. Nous les soutenons au début de leur carrière.

Vincent de Repentigny : Notre mission s’articule autour de deux axes. Il y a d’abord un volet de soutien aux artistes, c’est-à-dire selon leur projet, puis un deuxième volet de production d’événements, dans lequel se trouve le OFFTA et qui est à l’origine de la création de LA SERRE.

LA SERRE – arts vivant est finaliste au 31e Grand Prix du Conseil des arts de Montréal qui se tiendra le 24 mars 2016. Ce prix souligne le travail des organismes ayant marqué la vie artistique montréalaise au cours de l’année par des œuvres et des réalisations exceptionnelles.


Racontez-nous comment est né le projet?

J.C. : Le OFFTA, un festival d’arts vivants principalement voué aux pratiques et créateurs émergents, existe depuis 10 ans. Étant sur le terrain avec les artistes, nous avons été témoins de ce qui leur manquait, certaines fois dans leur création d’autres fois pour faire vivre et grandir leurs œuvres après le festival. Il y avait des maillons plus faibles dans la chaîne de vie des projets pour qu’ils arrivent à maturité et à une diffusion pertinente.

V.D.R. : LA SERRE se compare à une boîte de production comme on en retrouve en musique ou en cinéma. Dans le monde de l’art vivant, cette façon de faire n’existe pas vraiment. En Amérique du Nord, du moins. Nous nous sommes promenés en Belgique, aux Pays-Bas, en Angleterre et en Allemagne pour voir ce qui se faisait là-bas. Nous avons analysé une douzaine de modèles pour en arriver à un concept qui convenait à la réalité montréalaise.

Comment apportez-vous un soutien aux artistes?

J.C. : Nous donnons aux créateurs les outils pour atteindre une maturité artistique et organisationnelle. Nous conseillons et accompagnons les artistes aussi bien dans la recherche que dans le développement de public et de marché. Nous leur permettons d’aller plus en profondeur, de prendre davantage de temps pour créer, pour trouver les bons partenaires.

V.D.R. : Nous inaugurerons sous peu, au Monument-National, un espace de travail partagé ouvert à tous les artistes, avec un atelier et une salle de répétition. L’idée est de leur permettre de développer et de peaufiner leurs projets.

Vous travaillez avec des diplômés des écoles d’arts vivants de la métropole. Pourquoi est-ce important pour vous?

V.D.R. : Créer un tremplin entre l’école et le milieu professionnel fait partie de notre mandat. Cette zone tampon est parfois difficile pour les créateurs. C’est important pour nous d’outiller le plus possible les artistes de la relève. Et nous évoluons pour le faire de mieux en mieux. Par exemple, cette année, nous avons choisi de faire vivre l’événement Nous sommes ici hors du OFFTA pour lui donner une plus grande visibilité. Pendant une semaine, des finissants ont imaginé 11 projets qui ont été présentés pendant trois soirées au Théâtre Aux Écuries. C’est une façon de se rapprocher de la nouvelle génération, de voir ce qui les anime.

La Serre est la compagnie en résidence au Monument-National, propriété de l’École nationale de théâtre du Canada. Comment s’est faite cette association?

J.C. : C’est le directeur de l’École nationale, Gideon Arthurs, qui nous a invités à une table ronde sur l’avenir du Monument-National, l’an dernier. Et les choses ont déboulé jusqu’à une invitation en résidence. La mission de LA SERRE s’inscrit parfaitement dans la nouvelle vision du lieu : celle d’en faire un espace de rencontre, de création et de partage très ouvert sur la communauté.


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