Rencontre avec le professeur du département des sciences biologiques de l’UQÀM Alain Paquette, de la Chaire de recherche sur la forêt urbaine, et avec l’étudiante à la maîtrise Johanna Arnet, concernant leur étude du parc d’arbres du Quartier des spectacles et ses effets positifs sur le milieu urbain.
L'été dernier, le Quartier des spectacles comptait près de 450 mètres carrés de surface et ameublement végétalisés. Pourquoi est-il important d'étudier les effets du verdissement dans la lutte contre les changements climatiques ?
Alain Paquette : Les changements climatiques font l’objet de nombreuses études depuis plusieurs années mais on comprend encore assez mal les îlots de chaleur urbains ainsi que leur impact sur la santé. On sait que ceux-ci nuisent à la santé physique et à la santé mentale des résidents des grands centres urbains ainsi qu’à celles des gens qui y travaillent. Il s’agit donc d’un enjeu important et nous sommes contents d’avoir créé un partenariat avec le Quartier des spectacles pour effectuer une réelle étude de terrain qui, je l’espère, nous apprendra beaucoup de choses.
Qu'est-ce qui distingue l'étude que vous menez et pourquoi revêt-elle une importance particulière ?
AP : On étudie les îlots de chaleur depuis plus de dix ans, mais nous nous sommes surtout concentrés, jusqu’à présent, sur les températures de surface. Ce qui distingue notre étude, c’est qu’elle se veut très précise. Elle analyse les températures ambiantes et leur effet sur les humains.
Johanna Arnet : Il s’agit de la première étude avec des capteurs de température mobiles. C’est assez unique. Nous utilisons un vélo pour nous déplacer et pour mesurer les températures à Montréal dans les endroits où les gens vivent, travaillent et circulent; c’est-à-dire là où ils sont vraiment affectés par la chaleur. Et nous effectuons nos mesures à différentes heures du jour et de la nuit car la chaleur ne disparaît pas comme par magie au coucher du soleil…